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30/04/2013

Les emplois d'avenir - Edito d'Yves Vérollet - Délégué général Una


Les jeunes de moins de 26 ans ne représentent qu’un peu moins de 8 % des effectifs de notre branche. Ceux de 45 ans et plus en représentent un peu moins de la moitié. Le drame que constitue le chômage massif des jeunes donne l’ardente obligation à tous les employeurs de participer aux initiatives permettant de le réduire. Mais au - delà du réflexe citoyen, dans notre branche, ce combat va devenir nécessaire tout simplement pour renouveler les effectifs et vraisemblablement les augmenter. Les calculs de l’Insee confirment les chiffres de la branche. Même si le périmètre est plus large (de l’ordre de 500 000 salariés) et englobe les salariés du Particulier employeur et l’em ploi mandataire , l’organisme indique que d’ici 2020, il faudra procéder au remplacement de 162 000 départs en retraite et table sur un recrutement net de 156 000 personnes. Il faudra que le secteur apprenne à embaucher des jeunes.

Certes, les constats actuels de l’observatoire de la branche tempèrent cet optimisme puisque l’activité prestataire marque le pas, tandis que le mandataire continue de reculer aussi et que le volume d’heures réalisées par les structures diminue. Il ne s’agit pas de se lancer d ans un concours de pronostics avec l’Insee. Peu importe le chiffre final. Notre secteur est et sera l’un des seuls qui dans les temps à venir est appelé à recruter des salariés de manière importante, sauf à penser que les prestations sociales ne seront plu s versées ou que le pouvoir d’achat des personnes va totalement s’écrouler.

La branche a mis en place depuis de nombreuses années une politique de professionnalisation et de qualification du personnel: instauration en 2004 d’un taux de contribution à la formation professionnelle de 2,10%, supérieur au taux légal et identique pour toutes les structures; la création de parcours professionnel, grâce notamment à l’accord du 29 mars 2002 visant à renforcer l’attractivité du secteur et son dispositif d’ascenseur social via l’obtention de diplômes. Il faut bien reconnaître que cela n’a pas modifié les pourcentages de jeunes recrutés.Le problème de l’attractivité du secteur auprès des jeunes se pose en conséquence avec une acuité particulière.

La signature de la convention sur les emplois d’avenir que l’Union syndicale de branche a signé avec l’Etat est dans le prolongement de cette politique. Conscientes des difficultés d’insertion professionnelle de nombreux jeunes, les quatre fédérations de la branche, UNA, ADESSADOMICILE, ADMR et FNAAFP CSF ont décidé de s’impliquer dans cette action.

La lecture du dossier montre que nous avons essayé de répondre aux interrogations et aux inquiétudes du réseau lorsque ce nouveau dispositif est arrivé, en particulier pour mobiliser des moyens financiers en matière de formation et de tutorat. Ainsi notre OPCA de branche se mobilise et les services qui ont décidé d’embaucher doivent immédiatement prendre contact avec leurs correspondants.Tout ce la nécessitera aussi de développer des partenariats plus systématiques avec les missions locales et l’éducation nationale.

Nous allons développer des outils pour permettre aux missions locales de mieux nous connaître (le secteur, les métiers, les parcours...). Nous pouvons légitimement penser que l’impact sera positif en matière de rajeunissement de la pyramide des âges en permettant un recrutement « sécurisé », du fait du tutorat sur des postes non qualifiés. Reste toutefois dans beaucoup d’endroits la question de la mobilité sur des populations jeunes et qui complexifie la problématique de recrutement. Des régions prennent parfois des initiatives qu’il faut encourager.

Le réseau UNA, peut être demain fortement pourvoyeur d’emplois et notamment d’emplois des jeunes. A ce jour les structures sont dans une dynamique de maintien dans l’emploi plus que de recrutement massif. Pour réussir ce pari, se pose l’éternelle question des solutions pérennes aux problématiques de financement. Ainsi nous ferions d’une pierre deux coups : être un des rares secteurs recrutant massivement, et pouvoir répondre aux besoins des usagers dont le nombre et les besoins croissent fortement .