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11/06/2013

Parcours de santé : le coup d’envoi


Edito d'Yves Vérollet  Délégué général UNA 10 juin 2013
 
Parcours de santé : le coup d’envoi
 
Le temps des rapports laisse la place à celui de la mise en œuvre. Un an après les premières expérimentations dites « article 70 », issues de la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2012, huit nouveaux territoires ont été sélectionnés pour tester des prises en charge coordonnées, ciblées sur les personnes âgées en risque de perte d’autonomie (Paerpa) issues de l’article 48 de la LFSS pour 2013. La nouveauté 2013 réside dans la bonne nouvelle que les services d’aide et d’accompagnement à domicile font potentiellement partie des expérimentateurs. A nous d’en saisir l’opportunité. Des structures d’UNA s’impliquent dans plusieurs des régions, parfois même dans des territoires qui ne rentrent pas dans le périmètre mais qui cherchent à innover quand même !
 
En 2012, pour la première fois « Le Domicile » était invité à participer à des débats auxquels jusque-là personne n’avait songé à l’inviter. UNAavait pu intégrer le comité national de pilotage des parcours de santé des personnes âgées en risque de perte d’autonomie (PAERPA) et faire entendre sa voix. Nous avons pu ainsi développer notre ambition d’aller vers « le service généraliste du Domicile », développant une action de la prévention à la prise en charge des personnes en perte d’autonomie sévère.
 
Le constat d’un système de santé fragmenté, historiquement centré sur le curatif a souvent été fait, celui d’un cloisonnement entre les secteurs sanitaire, médico-social et social aussi. C’est dorénavant à partir du parcours de la personne, patient, personne âgée, personne handicapée, que doit s’organiser le système de santé, pour supprimer peu à peu les ruptures dans la prise en charge provoquées par les cloisonnements. Et pour une fois, les rapports commencent à être traduits dans la réalité.
 
Pour notre secteur, rien n’est encore gagné. Les intervenantes à domicile ne sont plus des « invisibles ». Mais, s’il est désormais admis que l’organisation future ne marchera que si le social fait partie du « casting », de nombreux propos de responsables publics ou professionnels montrent que la vigilance doit être de mise. Si nous ne poussons pas quelques portes, nous ne serons pas en effet spontanément invités à jouer dans la cour des expérimentateurs. Grande première, néanmoins, UNA est invitée à participer à un groupe de travail qui se tiendra à la Haute Autorité de santé le 11 juillet 2013 pour que « les travaux et l'expérience des professionnels de l'aide à domicile puissent être présentés ». La reconnaissance de notre secteur comme partie intégrante du médico-socialautrement que sous les seuls aspects juridiques semble cette fois-ci en bonne voie.
 
Mais tout cela ne pourra fonctionner que si les financements, eux aussi, sont coordonnés. Si la mise en place d’un parcours de santé bien organisé autour de la personne ne fait que provoquer la hausse des dépenses des départements, les expériences seront des échecs ou ne pourront pas être pérennisées. Marisol Touraine, vient d’indiquer que pour elle, « l’enjeu financier est essentiel ». Elle a demandé au « comité des sages », mis en place pour réfléchir à la réforme de la santé et présidé par l’ancien président de la CNSA, Alain Cordier, de « faire des propositions précises pour instaurer un financement intégré, une fongibilité des ressources ». Si le système de soins est aussi cloisonné, c’est en grande partie parce que les financements, en tuyaux d’orgue et en enveloppe fermée, ne permettent justement aucune souplesse. Et la ministre de la Santé prévoit des mesures financières dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2014. Nous serons des lecteurs attentifs du projet de loi !