Actualités rss
24/09/2013

Petite enfance-Famille : L’engagement d’UNA - Edito d'Yves Vérollet du 23 septembre 2013


La politique familiale française fait partie des domaines de réussite de notre pays. Selon le périmètre retenu, 4 à 5 points de notre produit intérieur brut (PIB) lui sont consacrés chaque année. Mieux que ces chiffres, la France, avec l’Irlande fait beaucoup de bébés, à la différence de beaucoup de nos voisins dont l’Allemagne. Notre pays a su, certes avec des imperfections, favoriser la conciliation entre la vie professionnelle et les temps familiaux, sans sacrifier, l’emploi féminin, au contraire. Une part de cette politique familiale est financée par les entreprises (1,5 point de PIB, environ 30 milliards d’euros). Elle est en débat aujourd’hui. En effet, au fil des ans, la branche famille a tendu vers l’universalité d’accès, c'est-à-dire, en l’occurrence, vers l’attribution de droits, détachée du fait d’avoir un emploi salarié. Un transfert vers le budget de l’Etat n’est plus un sujet tabou. Pourtant tout n’est pas aussi tranché. La conciliation des temps de vie professionnels et familiaux représente une dépense de l’ordre, selon les hypothèses, de 10 à 15 milliards d’euros. Difficile de prétendre que cet axe ne regarde pas les entreprises ! Une part de cotisation est toujours justifiée. Pour notre secteur une centralisation budgétaire comporterait quelques dangers avec le risque encore plus qu’aujourd’hui d’enveloppes budgétaires limitatives, compte tenu de l’état des finances publiques et une perte de la souplesse des dispositifs locaux. Un financement diversifié (Etat, entreprises et collectivités locales) demeure le système le plus sûr.
 
C’est dans ce contexte financier difficile qu’a été conclue la signature d’une nouvelle convention d’objectifs et de gestion (COG) entre la CNAF et l’Etat. Le budget du fonds national d’action sociale (FNAS) augmentera de 7,5% par an d’ici 2017. Au cours d’une conférence de presse le président de la CNAF a indiqué que la COG prévoit la création de 100 000 solutions d'accueil individuel et 100 000 solutions d'accueil collectif ainsi que la réduction des inégalités territoriales en termes d'accueil de la petite enfance. Il pointe également le soutien à la parentalité, comme « un axe de plus en plus structurant de notre action ». Comme le dossier de la Newsletter le montre, nos services peuvent avoir l’opportunité de s’inscrire dans les démarches proposées, en ce qui concerne les SAAD famille. L’aide à domicile semble être reconnue comme acteur de l’accompagnement social. De même en matière de petite enfance, avec 200 000 places annoncées, des opportunités existent pour faire valoir l’accueil des services de garde au domicile parental (SGEDP), au même titre que les autres accueils du jeune enfant.
Pour UNA, les choix de la CNAF interviennent au moment où la commission « Petite enfance-Famille » va bientôt fêter un an de travail acharné ! C’est en décembre dernier en effet que cette commission s’est de nouveau réunie avec une composition enrichie, notamment en activités "petite enfance". Cela a favorisé la construction d’une ligne d’action, proposée au Bureau National en Mars dernier et approuvée par les instances de gouvernance de UNA. Ensuite, la commission a été force de proposition dans les travaux de rédaction d’analyses et de documents à destination des instances ministérielles qui nous ont reçus, tant à propos des SAAD "famille" qu’au sujet de la concertation nationale « Au tour des Parents ».
 
Le travail de refonte des SAAD "famille" mobilise aujourd’hui beaucoup le groupe de travail. L’affaire est d’importance puisqu’il s’agit en substance de construire un fonctionnement et une organisation qui vaillent au plan national et qui soit partagés par l’ensemble des fédérations intervenant sur le champ (Adessadomicile, ADMR, FAAFP-CSF et UNA) et par nos partenaires institutionnels que sont la CNAF et l’ADF (Assemblée des départements de France).
 
Enfin, pour « mieux faire réseau » est apparue l’idée d’un espace d’échange dédié aux adhérents qui souhaitent communiquer sur les domaines de la "Petite enfance-Famille". L’objectif de cet outil est d’ouvrir un espace pour les adhérents où chacun puisse échanger, partager des documents, des expériences, des questionnements...
 
L’ensemble des travaux s’est aussi enrichi des apports de la commission Régionale "Petite enfance-Famille" de Rhône Alpes. Cette déclinaison locale, regroupant les acteurs d’une même région est un véritable atout pour faire avancer nos projets. La fédération encourage les autres régions UNA (ou interrégions) à mettre en place ce type d’organisation, surtout dans la perspectives des évolutions à venir et des déploiements qui seront nécessaires sur les territoires. Cependant, les forces de la commission nationales sont restreintes, malgré l’investissement de ses membres. Demain, les travaux qui nous attendent sur le déploiement de la réforme des SAAD "famille", sur les Services de Garde d’enfants au Domicile Parental et leur développement, appellent des renforts.
 
Le secteur petite enfance-Famille d’UNA, malgré les relations parfois difficiles avec certaines CAF locales a des perspectives heureuses devant lui.