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27/05/2014

Edito d'Yves Vérollet - Se rendre visible !


A l’occasion du séminaire des directeurs, une étude a été réalisée en collaboration avec un cabinet Conseil Senior Strategic auprès de 1500 personnes âgées de 50 à 80 ans qui bénéficient pour eux ou pour leurs proches de l’intervention d’une structure à domicile. Les enseignements de ce baromètre son nombreux. Les services pourront s’appuyer sur les résultats dans le cadre de leurs réflexions pour développer de nouvelles prestations. L’aide à domicile est perçue comme une nécessité. Peu associée à une prestation de confort, l’intervention à domicile est déclenchée très majoritairement par des événements liés à des déficiences ou fragilités physiques (problèmes de santé, chûtes, sorties d’hospitalisation…). Il est donc naturel que le secteur relève du champ médico-social. Parfois en lisant certaines circulaires, on se prendrait pourtant à douter. Dans quelques semaines seront renouvelées les conférences régionales de la santé et de l’autonomie. Il faut être un lecteur habitué des instructions ministérielles pour comprendre que potentiellement un représentant du secteur de l’aide à domicile peut avoir la chance d’être désigné pour siéger. Les travaux sur le parcours de santé des personnes âgées datent pourtant de peu. UNA et les autres fédérations du Domicile expliquent leur volonté de faire converger leurs services d’aide et de soins mais toutes ces évolutions ne pénètrent pas dans tous les rouages de l’Etat, si bien que les responsables régionaux d’UNA devront faire preuve d’une bonne force de conviction pour espérer en être. Tout cela n’est pas très étonnant. Peu de structures d’aide et de soins à domicile sont par exemple intégrées dans les expérimentations « Paerpa »[1].
 
Se rendre visibles doit devenir aujourd’hui une priorité. C’est ce qu’ont fait UNA Nord, ADMR Nord, la délégation Nord-Pas-de-Calais d’Adessadomicile. Les trois fédérations ont décidé d’agir en commun en créant ensemble le Collectif « les Inséparables ». C’est de cette manière qu’elles sont en train de faire bouger les responsables du département (CG) et des institutions (Carsat). A un moment où nous ne savons pas très bien comment seront prolongés les travaux sur le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement, à un moment où se profile une profonde réforme territoriale entamée sans la moindre concertation, l’urgence est de se réunir et de présenter des propositions communes pour construire l’avenir de l’aide à domicile. Nous le faisons au plan national. Il faut réussir à faire de même en région. Par exemple, quel que soit l’avenir du projet de loi, il nous faut suivre les circuits que pourraient emprunter les 650 millions d’euros de la CASA. Aucun écho de leur utilisation n’a filtré depuis le changement de gouvernement.
 
25 millions d’euros devaient servir à la revalorisation des plus bas salaires et aux frais de déplacement. Aucune nouvelle, non plus de cette proposition faite en février, donc il est vrai, sous un autre gouvernement ! L’avenant sur les frais de déplacements n’est toujours pas agréé. Lors de la commission mixte paritaire du 18 avril, un avenant a été signé afin d’augmenter la valeur du point de 1% au 1er janvier 2014. Cet avenant signé par toutes les fédérations et unions d’employeurs et par 4 des 5 organisations syndicales de salariés n’a suscité ni commentaires, ni prise de contact des autorités administratives ou politiques. Il est vrai que la dernière revalorisation du point est récente. Elle date de …2009.
 
Sans nous décourager, dans le cadre de l’UDES, nous avons repris le chemin des ministères pour convaincre les nouveaux gouvernants qu’en mettant en place le CICE, il ne pouvait pas laisser le mouvement associatif sans dispositif comparable. La réforme du barème de la taxe sur les salaires proposée par les employeurs de l’économie sociale apparaît comme une solution crédible. Une réponse positive bientôt ? Gardons une part d’optimisme.


[1] (Personnes Agées En Risque de Perte d’Autonomie)[1]