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24/09/2014

Un plan pour l’avenir de l’aide et des soins à domicile - Edito d'Yves Vérollet


7,44 euros. Dans le cadre d’une étude réalisée par UNA, il s’agit de l’écart entre le tarif horaire le plus bas appliqué dans un département et le tarif le plus haut appliqué dans un autre département en 2013. Cet écart ne trouve aucune justification entre des structures soumises aux mêmes contraintes budgétaires et à la même convention collective. De nombreux rapports ont fait des constats analogues. C’est une des raisons aussi des travaux engagés avec l’Assemblée des départements de France (ADF) et des expérimentions qui en sont issues. Pouvons-nous attendre encore longtemps une réforme ?
Le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement vient d’être adopté en première lecture à l’Assemblée nationale. Le texte a une ambition plus vaste que les seuls aspects financiers. L’aide à domicile n’en constitue qu’un volet. La place qui lui est consacrée est cependant insuffisante même si un article consacre la possibilité de mettre en pratique des modalités tarifaires issues des expérimentations.
Pour UNA, il faut un grand plan d’action qui traite de l’organisation du secteur, des conditions d’emploi des salariés, de la gouvernance et du financement en « sanctuarisant » la Contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA) pour financer  la réforme dès janvier 2015. UNA formule aussi une grande proposition : celle de transformer les fonds d’urgence en un fonds pérenne d’investissement et de garantie.
Sur l’organisation du secteur, une nouvelle fois, la Cour des Comptes indique qu’il faut en finir avec la complexité actuelle des deux systèmes : autorisation, agrément. Mettons tout à plat pour aller vers un système unique comme vient de le proposer en juin un très bon rapport sénatorial. Autre sujet : la construction de parcours de santé pour les personnes âgées est régulièrement évoquée. Et bien allons-y ! En commençant par organiser de meilleure façon les sorties d’hospitalisation, en développant les échanges entre les services d’aide et de soins et les professions médicales et en décloisonnant les formations entre l’aide et le soin. Enfin, il faut rendre aux employeurs  que nous sommes, leur capacité d’exercer leur fonction d’employeur. Politique salariale, classifications, frais professionnels, reconnaissance du coût de la professionnalisation, développement de nouvelles formes d’organisation du travail pour lutter contre la pénibilité ? Aujourd’hui tout est bloqué.
Autant écrire que nous attendons beaucoup de l’intervention prochaine de la Secrétaire d’Etat aux personnes âgées et à la famille !