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13/01/2015

Vivre ensemble : le rôle de l’aide à domicile


12 juillet 1998. La France s’enthousiasme pour la victoire de son équipe de football en coupe du monde. Le concept de la France « Black, blanc, Beur » apparaît. Même s’il ne résistera pas longtemps, une fois l’euphorie retombée, cette belle idée indiquait une voie, celle de la construction d’une société du « Vivre ensemble ». Nous n’imaginions pas que 17 ans plus tard, le peuple de France serait amené à se dresser pour défendre cette conception et, plus largement, tout simplement la Liberté attaquées par ceux, qui dans le monde entier cherchent à fracturer les sociétés démocratiques et à provoquer des ruptures entre les différentes communautés. Hier, nous étions des millions dans les rues. Peu importent les chiffres. C’est bien la première fois qu’un rassemblement n’entraînera pas de polémiques sur le nombre de participants entre les organisateurs et la police, tant il fut manifeste que c’était le peuple de France qui avait décidé de venir défendre l’Essentiel, bien au-delà des différences politiques. Un peuple de France uni, un gouvernement qui a tenu son rang, les dirigeants européens présents, une police efficace, tout cela est vrai, mais il ne faut pas se masquer une réalité, celle d’une représentation insuffisante de la diversité de notre pays.
 
L’échec de l’intégration d’une partie de la population fournit le terreau sur lequel cherche à s’appuyer la barbarie terroriste pour tenter de diviser notre pays, un pays de liberté, pluraliste, laïque et par là-même intolérable pour leurs projets fanatiques.
 
Pour contrer les risques de fracture de notre société, le rôle de l’économie sociale et solidaire est fondamental. Les nombreuses associations qui œuvrent sur les terrains de l’insertion, de l’éducation et de l’action sociale doivent être encouragées. Si le prolongement d’hier se concrétisait par un renforcement du nombre des adhérents-participants des associations, cela serait le signe que la société a bougé.
 
L’aide à domicile est un secteur qui est au cœur de ce mouvement puisque il reflète la réalité de notre société : salariés de toutes origines et de tous les âges et personnes âgées se côtoient tous les jours et construisent le « vivre ensemble » que nous appelons de nos vœux, que renforcerait encore une pleine réussite dans nos projets d’insérer beaucoup plus de jeunes dans nos services, issus de toutes les cultures.
 
Le premier éditorial d’une nouvelle année cherche traditionnellement à identifier les dossiers que nous souhaitons voir aboutir. 2015, comme nous l’avions écrit l’année dernière et aussi en 2013, devrait voir les parlementaires voter le projet de loi d’adaptation de la société au vieillissement, d’ici la fin de l’année, avec application en 2016. Une petite part de la CASA pourrait être consacrée au Domicile dès 2015, sans que l’on sache vraiment sous quelle forme ni sous quelle ampleur. Sous l’aspect financement, 2014 s’est conclue par des avancées… pour le secteur du « particulier employeur » et à contrario par le refus d’intégrer le monde associatif dans le cadre du dispositif CICE. Convaincre les parlementaires, au-delà des quelques spécialistes de chaque camp devra être une constante préoccupation de nos unions territoriales au cours de cette année. Le projet de loi « Macron » qui veut permettre le développement d’activités économiques ferait bien d’intégrer nos propositions en la matière, même si leur réalisation pratique ne peut être concrétisée que dans une future loi de Finances. Une victoire sur ce dossier donnerait un vrai bol d’air au secteur, comme il en donne à nos concurrents du lucratif et permettrait de créer des emplois. Enfin, comme en 2013 (obtention du 3ème fonds de 30M€), l’action de la branche pour obtenir un déblocage des fonds de la CASA restera d’actualité.
 
Les prochaines élections vont vraisemblablement provoquer de nombreux changements dans nombre de conseils généraux et au sein de l’Assemblée des départements de France. Nous poursuivrons nos objectifs de réforme de l’organisation et de la tarification de l’aide à domicile, dont la nécessité n’est contestée par aucun des camps politiques gérant les collectivités départementales.
 
Je vous souhaite à tous une belle année 2015.