Actualités rss
07/04/2015

Le secteur non lucratif doit assumer son leadership


Les associations représentent 59 % de l’activité prestataire totale des services à la personne, le secteur des entreprises privées, 30 % et les services publics, 11 %. Elles réalisent, avec les services publics 67 % des heures prestées en direction des personnes âgées. Elles devancent aussi le secteur privé pour les activités en direction des personnes en situation de handicap. Seul le secteur émergeant de la garde à domicile des jeunes enfants voit les mondes « associatif » et « privé » au coude à coude.
 
L’impression que donne notre secteur est qu’il n’assume pas toujours cet état de fait majoritaire. Contrecoups d’une loi mal vécue par le secteur (loi Borloo) qui a pu faire craindre une déferlante de la concurrence du privé ? Stratégie médiatique habile du secteur lucratif ? Oui sûrement mais aussi et surtout dans une période de contraction des dépenses publiques conjuguées aux difficultés de nombre de familles, les baisses d’activité sont plus sensibles dans le secteur qui domine le « marché ». La conséquence en est une montée du pessimisme et la crainte que le modèle du non lucratif ne soit lancé sur la pente du déclin. Et puis, très concrètement, pour certaines structures, cela signifie parfois la fin de l’activité.
 
Et pourtant, la période actuelle devrait plutôt nous faire croire en l’avenir. Dans tous les domaines d’intervention de nos services, les besoins évoluent et nous sommes en capacité de répondre.
 
L’aide et le soin
Il est désormais admis qu’une amélioration durable de la coordination entre les acteurs du système de soins, du secteur médico-social et du secteur social, améliorerait l’accompagnement des personnes âgées en risque de perte d’autonomie et serait même source d’économies pour l’assurance maladie. On constate une montée continue de la part des maladies chroniques et, avec elle, une multiplication des situations complexes associant plusieurs pathologies. Ces situations appellent une pluralité de modes de prise en charge : traitements médicaux, mais aussi aide et accompagnement à domicile. Pour UNA, c’est une belle période qui pourrait commencer mais c’est aussi un défi. Pour la première fois, la position d’UNA de rapprocher les services d’aide et de soins trouve un écho favorable à un niveau gouvernemental. Alors que parfois, on voit apparaître des projets de coordination des professionnels qui s’apparentent à des montages très compliqués, nos services pourraient voir leur rôle amplifié. Par exemple, au sein de notre réseau, outre les 35 SPASAD existant, 118 structures sont gestionnaires à la fois de Service d’Aide et d’accompagnement à domicile (SAAD) et de Services de Soins infirmiers à domicile (SSIAD). La couverture territoriale assurée par les adhérents du réseau, la complémentarité des réponses en aide et en soin, fait de notre réseau un acteur stratégique de la structuration de l’offre d’accompagnement à domicile des personnes fragilisées, quel que soit l’âge, la maladie ou le handicap.
 
La garde d’enfants
La garde d’enfant à domicile est pour UNA un secteur en devenir. Elle est trop souvent regardée uniquement au travers de l’activité des particuliers employeurs, voire assimilée aux accueils des assistants maternels. Or ces services, s’ils  peuvent s’adresser à toutes les familles, sont tout à fait pertinents pour les familles modestes, voire très modestes, dans la garde de leur enfant en horaires décalés ou atypiques, par exemple. C’est aussi une vraie réponse aux besoins en secteur rural, comme pour la gestion de situations d’urgence ou d’imprévus, survenant dans la situation familiale (fermeture de la crèche ou de l’école, éviction médicale de l’enfant, défaillance du mode de garde habituel…). Contacts et rencontres avec la CNAF laissent désormais penser que ce secteur jusque là, laissé en marge au point d’être souvent inconnu des caisses d’allocation familiale va devenir un partenaire à part entière de la branche famille. De bon augure pour préparer un vrai développement d’UNA Petite Enfance.