Actualités rss
17/11/2015

Editorial du 16 novembre 2015 par Yves VEROLLET


Ce matin, un peu plus de 48H après le drame qui a frappé la France, il est difficile d’assembler des idées pour un éditorial, autres que celles qui ramènent à cette réalité, d’autant plus qu’au siège d’UNA, nous connaissons bien les quartiers choisis par les terroristes qui ne sont pas très éloignés de nos bureaux, des quartiers populaires, des quartiers de vie, de jeunesse, de mélange des cultures.

 

Nous écrivions dans l’éditorial du 12 janvier 2015 que « L’échec de l’intégration d’une partie de la population fournit le terreau sur lequel cherche à s’appuyer la barbarie terroriste pour tenter de diviser notre pays, un pays de liberté, pluraliste, laïque et par là-même intolérable pour leurs projets fanatiques. ». Cela demeure vrai mais la barbarie de vendredi soir va au-delà. Elle s’inscrit dans une stratégie de guerre qu’il ne nous appartient pas, bien évidemment, de commenter ici. Il n’y a pas eu de sélection dans la tuerie. C’est la France, dans son ensemble, quelle que soient les origines ou les croyances des victimes, c’est la France, terre de liberté, de tolérance, de fraternité qui est attaquée et c’est cette France là, rassemblée, qui va poursuivre son combat pour la défense de ces valeurs universelles.

 

Cet éditorial marquera néanmoins un temps de satisfaction avec l’annonce d’un 4ème fonds de restructuration de 25 millions d’euros. En effet en fin d’après midi vendredi 13, les cabinets de Marisol Touraine et de Laurence Rossignol publiaient un communiqué officiel après nous avoir prévenus quelques heures auparavant. L’intense travail d’explication des 4 fédérations de la branche a montré son utilité. Nous avions été particulièrement insistants depuis cet été lors de diverses rencontres avec le cabinet de Laurence Rossignol ou avec elle-même et cette dernière ne nous avait pas caché sa volonté d’y parvenir. Dès que nous eûmes compris que la loi n’entrerait pas en vigueur en 2015, nous avions demandé à partir du printemps un nouveau fonds même si nous savons bien qu’il ne s’agit que d’un dispositif-pansement sur des blessures qui dans certains cas sont trop profondes pour qu’il soit suffisant. L’action conjuguée du siège et des instances territoriales d’UNA a été efficace aussi. Pour la deuxième lecture, nombre de sénateurs ont relayé les propositions envoyées par les responsables territoriaux d’UNA.

 

Dans un communiqué, les 4 fédérations de la branche se félicitent de la décision du gouvernement et du Parlement. Cette mesure permettra d’aborder 2016 dans de meilleures conditions d’autant qu’il se confirme que les mesures financières prévues dans le cadre de la loi vieillissement seront bien mises en œuvre.

Quelques regrets peuvent être émis. L’aide à domicile n’attend pas forcément une aumône annuelle pour ses structures les plus mal en point. Elle attend d’avoir les capacités d’un réel développement. Par exemple, la modification du barème de la taxe sur les salaires pour rétablir le différentiel de concurrence par rapport aux entreprises qui touchent le CICE, ou, plus simplement l’introduction d’un CICE associatif, deux propositions faites par l’UDES auraient un effet bien plus important et surtout beaucoup plus porteur de développement pour notre secteur car bénéficiant à toutes les structures. L’imagination aurait pu aussi être un peu à l’œuvre en étudiant la proposition d’UNA d’instaurer un fonds de développement de l’aide à domicile répondant  à un double objectif, celui de pérenniser pour aujourd’hui et pour le futur les structures d’aide et de soins à domicile via une partie « fond de garantie » mais aussi de leur permettre de développer leur capacité d’intervention et d’innovation sociale via une partie « fonds d’investissement ». Tout cela devra faire partie des vœux pour 2016 !