Comment accompagner les personnes atteintes de troubles psychiques ?
L’accompagnement de la personne, un souci de l’autre
Accompagner une personne atteinte de troubles psychiques au quotidien, c’est prendre en charge la maladie, mais surtout accompagner la personne elle-même dans sa vie de tous les jours et dans la réalisation de ses envies et projets.
En effet, cette personne bien que fragilisée par la maladie et ses troubles, reste en capacité de comprendre. Il est donc important de la solliciter et de la stimuler à bon escient dans sa vie quotidienne.
Un suivi personnalisé
Le suivi de la personne est nécessairement individualisé. Il dépend de l’état physique, psychique de la personne, et du stade de la maladie. Il doit aussi prendre en compte l’entourage familial et social. Pour accompagner le patient, les professionnels doivent donc constamment s’adapter à ces différents facteurs, mais aussi permettre à la personne de conserver une certaine indépendance.
Une adaptation aux changements
Le parcours de la personne atteinte de troubles psychiques est une succession de phases de rémission des troubles et de phases de soins plus intensifs. Cela peut se présenter par exemple par des changements brusques d’attitude, des variations de rythme d’activité selon les moments de la journée et selon les jours, des rituels (comme la nécessité impérieuse de se laver les mains longuement), etc. Ces moments peuvent sembler imprévisibles voire être difficilement perçus et compris. Pourtant, ils doivent être identifiés notamment grâce à un suivi continu sur le plan médical, psychologique et social de la personne. Pour s’adapter à ces changements, il est ainsi nécessaire d’ajuster sans cesse les soins et mesures d’accompagnement social et médico-social.
Intégrer la prise de médicaments à l’accompagnement
Les médicaments permettent de considérables progrès dans la vie quotidienne des personnes malades, en permettant une diminution des symptômes. Par exemple, pour apaiser la souffrance, calmer l’agitation, rétablir l’humeur, etc.
Cependant, ces traitements sont donnés à long terme, et les effets de certains ne sont vraiment efficaces qu’au bout de plusieurs mois. Ils peuvent également avoir des effets secondaires importants et gênants dans la vie quotidienne. Par exemple, raideur et tremblements, somnolence, prise de poids, etc.
A cause de ces différentes contraintes, la personne atteinte de troubles psychiques peut entreprendre d’elle-même d’arrêter son traitement, ce qui entraîne bien entendu des troubles de son comportement et de sa santé.
Les professionnels sont là pour accompagner les malades dans la prise de leur traitement, parfois vécue, notamment en début de maladie, comme contraignante voire insupportable par les malades.
Problèmes relationnels, isolement et repli sur soi
Relationnel et souffrance
La personne atteinte de troubles psychique rencontre des problèmes relationnels, qui lorsqu’ils n’arrivent pas à être résolus ou pris en compte par l’entourage familial, amical ou social, peuvent mener à un isolement progressif voire à une rupture totale de lien social.
La personne malade peut par exemple mettre en place un mécanisme qui a pour objet de rendre responsable l’entourage de tout ce qui lui arrive, mettant à l’épreuve la patience de ses proches comme celle des intervenants professionnels et entraînant des conflits relationnels.
Dans cette situation, le personnel doit faire preuve de compréhension et de patience, et inciter l’entourage du patient à résister à la culpabilité sans se montrer agressif.
Quelques conseils pratiques :
Evitez de donner l’impression d’être pressé, par exemple en lui coupant la parole ou en finissant les phrases à sa place, ou vouloir à tout prix lui trouver des occupations.
Efforcez-vous de reconnaître que la personne ne met pas de la mauvaise volonté, acceptez que sa lenteur soit une des manifestations de son handicap, invitez-la à tisser des liens et à développer sa confiance en elle.
Situation de crise
Les symptômes, les troubles qui affectent les personnes concernées ont un caractère bien souvent imprévisible, déstabilisant, non seulement pour elles-mêmes mais également pour ceux qui les accompagnent. Sources de violence sur le plan émotionnel, ces comportements peuvent s’avérer particulièrement difficiles à supporter par l’entourage (familier et professionnel). Dans certaines phases, la personne atteinte de troubles psychiques peut se trouver en situation de ne pas pouvoir exprimer une demande, voire de refuser des soins.
En cas de situation de crise, vous devez garder votre calme et protéger, le cas échéant, les personnes présentes, en particulier la personne en difficulté. Essayer de ne pas paraître déstabilisé par le discours ou le comportement de la personne et ne fermez surtout pas les issus, cela risque de faire panique la personne atteinte de troubles psychiques et ainsi d’accentuer la crise. Nous vous recommandons ensuite de rencontrer l’équipe soignante pour s’organiser et gérer la crise.
Addictions
Les difficultés à vivre de la personne souffrant de troubles psychiques la poussent souvent à une consommation de drogue et/ou d’alcool bien plus importante que chez le reste de la population. Or, cette consommation diminue souvent l’efficacité des traitements et a des conséquences néfastes sur l’évolution des troubles. La prise massive de drogues ou d’alcool peut entraîner chez elle, surtout si elle ne suit pas correctement le traitement, des comportements impulsifs voire violents.
La personne souffrant de troubles psychiques peut avoir l’impression que l’alcool ou la drogue permettent de masquer les troubles psychiques en atténuant certains de ses symptômes. Le professionnel doit prêter une attention particulière à cette idée reçue qui peut s’avérer particulièrement dangereuse pour le patient.
Le professionnel peut donc avoir à convaincre la personne pour que cette addiction soit prise en charge dans le cadre d’un projet de soins global.
Réactivité et innovation
A partir de l’évaluation individuelle des situations, l’équipe professionnelle peut concevoir et proposer des réponses diversifiées au moment adéquat, en tenant compte des moments-clés de l’accompagnement.
L’intervenant peut également proposer à la personne accompagnée des activités encadrées par des professionnels, après avis du médecin.
L’équipe professionnelle a aussi la possibilité de se rapprocher des acteurs et des partenaires mettant en place des réponses articulées autour des nouvelles technologies qui pourraient faciliter la vie du patient.
Qu’entend-on par personne atteinte de troubles psychiques ?
On trouvera, pour parler d’une personne atteinte de troubles psychiques, les termes de handicap psychique, de maladies mentales, de troubles psychiques, de psychopathologies, mais aussi, les appellations de fou, de dément, d’aliéné, ... Qui sont autant de termes qui se chevauchent et s’entremêlent et sont souvent la preuve des nombreux préjugés existant vis-à-vis de ces personnes.
Pourtant, les troubles psychiques dont peut souffrir une personne quel que soit son âge (adolescent, adulte, personne âgée) sont extrêmement divers, et prennent des formes propres à chaque individu.
Par ailleurs, il faut distinguer le handicap intellectuel (ou mental) du handicap psychique, traité dans cet article, qui sont deux pathologies bien différentes.
Les personnes atteintes de troubles psychiques peuvent connaître des difficultés plus ou moins accentuées au travail, pour sortir et se faire des amis, dans leur vie quotidienne (se laver, faire à manger), et la prise de leurs médicaments. Ces personnes sont également plus susceptibles de rencontrer des difficultés liées à l’alcool et la drogue.
Les déficiences liées à la maladie mentale peuvent avoir pour conséquence une difficulté à accomplir les actes de la vie quotidienne, tels que réaliser sa toilette, s’habiller, faire les courses, cuisiner, entretenir le logement, se déplacer, remplir des obligations administratives, tenir ses comptes, prendre soin de sa santé, etc. On notera toutefois que ces déficiences n’entachent en rien l’intelligence, la créativité et la vie relationnelle de la personne malade.
De leur côté, les familles ayant un proche atteint de troubles psychiques peuvent avoir des besoins spécifiques, qu’ils soient enfants, conjoints, parents ou frères et sœurs.
UNA, en tant que fédération, recommande à l’ensemble de ses adhérents d’inscrire dans les missions des structures d’aide, de soins et d’accompagnement, l’accompagnement à domicile des personnes atteintes de troubles psychiques.
En effet vivre chez soi constitue un droit fondamental qu’UNA souhaite voir reconnaître, ainsi vivre chez soi doit être possible quel que soit l’âge de la personne, sa pathologie ou sa situation de handicap.
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