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Discours de Francis CONTIS, Président d’UNA, le 24 juin 2015 à la 49ème Assemblée générale UNA - Rapport moral 2014

Je ne souhaite pas dans le présent rapport moral chercher à être exhaustif, rentrer dans toutes les actions que nous avons pu mener pendant l’année 2014, rentrer dans l’actualité, dans notre environnement, dans la conjoncture que nous vivons, ce sera fait par Yves Vérollet d’une part et par Nicole Streignart d’autre part. Au passage, je les remercie pour la conviction, l’engagement qu’ils ont montré, dans le travail d’équipe avec les administrateurs d’UNA et je remercie aussi mes collègues présents, les membres du Bureau et les membres du Conseil d’administration, qui ont soutenu un rythme très fort de réflexion et de mobilisation pendant cette année.

 

Je placerai mon intervention, comme je l’ai fait pendant le congrès – puisque je suis comme vous l’avez constaté, légèrement entêté, têtu – sous le signe de la mobilisation !

Je reprends l’histoire récente depuis le Séminaire des Directeurs de La Rochelle et l’Assemblée générale de 2014 parce que nous sommes dans une trajectoire qui a débuté à l’Assemblée générale de 2014, qui a pris de la vitesse en octobre 2014 et nous arrivons aujourd’hui à un tournant.

 

Notre trajectoire ira au minimum jusqu’à l’Assemblée générale de 2016. Cette trajectoire résulte d’une mise en mouvement que je qualifierai à la fois de solidaire, d’énergique, de déterminée et j’emprunterai à l’actualité de 2014 et de 2015, dans un pays voisin au-delà des Pyrénées, une formule qui me paraît signifiante pour nous : « Nous étions fatigués d’être fatigués alors nous nous sommes mis en marche ». C’est exactement ce que nous avons fait :

 

Ä Nous étions fatigués de rester invisibles, de rester inaudibles, à la fois pour les pouvoirs publics et pour l’opinion.

Ä Nous étions fatigués de constater l’indifférence, non pas à notre égard mais au sort de nos usagers, à celui de leurs familles aux besoins croissants auxquels nous ne pouvions pas répondre.

Ä Nous étions fatigués des promesses qui n’étaient pas tenues, demain serait meilleur mais c’est quand demain ? Quand la conjoncture aura connu une embellie ? Ce sera peut-être un peu trop tard pour beaucoup de nos associations. Lorsque nous serons épuisés ? Nous ne nous laisserons pas épuiser.

 

Nous avons décidé ensemble de montrer que nous avions des exigences, que nous avions une solidarité, que nous avions une cohésion et que nous étions capables de nous mobiliser pour nos valeurs et pour nos usagers.

 

L’histoire qui s’ensuit débute en octobre 2014 par des actions à quatre fédérations et unions, centrées sur un lobbying parlementaire que Nicole Streignart évoquera tout à l’heure. Mais devant l’attentisme qui s’est installé malgré nous, nous avons continué seuls – et l’avons fortement regretté et fait savoir – par notre journée de mobilisation nationale du 7 mars. Néanmoins, en dépit des pronostics, cette journée a été un succès sous différentes formes, car nous nous sommes montrés dans 20 villes et nous nous sommes fait entendre. La ministre Laurence Rossignol y a fait une allusion claire en public pendant notre congrès et y a fait également référence en privé auprès de moi. Cette réussite nous encourage, les évènements nous incitent à persévérer et nous allons donc persévérer, je tiens à le dire.

 

Persévérer certainement d’une manière plus collective avec d’autres fédérations, avec d’autres mouvements qui se proposent de se joindre à nous devant l’inertie, devant l’immobilisme ambiant. Nous allons montrer notre volonté d’obtenir le déploiement de moyens qui existent et qui nous manquent, la CASA entre autres, qui est gelée depuis trois ans bientôt. Nous allons montrer aussi que nous refusons les situations de concurrence qui sont créées aujourd’hui car ce sont des distorsions de concurrence et même, sans forcer les mots, des concurrences déloyales alors que nous exprimons nous, l’intérêt général.

 

Nous n’acceptons pas que l’on puisse développer des activités particulières et favoriser des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général. Je dis « nous ne voulons pas » mais ce n’est pas une attitude défensive car nous portons l’avenir, nous en sommes porteur, nous sommes tournés vers l’avenir. C’est nous qui répondons à une grande cause nationale, c’est nous qui répondons à une priorité nationale, nous portons l’intérêt général. Il faut toujours se le rappeler et le rappeler autour de nous.

 

Nous avons travaillé à l’avenir au congrès de Tours, nous avons réfléchi à nos vocations, aux attentes des usagers, aux besoins toujours croissants auxquels nous devons répondre. Nous avons la volonté de créer les outils nécessaires pour répondre à ces besoins à travers les expérimentations que nous avons effectuées et les leçons que nous en avons tirées, nous savons qu’il faut des réformes profondes et une restructuration profonde de notre secteur d’activité. Il nous faut aussi des partenariats solides, des partenariats institutionnels forts comme celui dont nous allons signer la lettre d’engagement avec l’UNCCAS dans un instant. Ce sera l’illustration de notre volonté de ne pas nous isoler.

 

Nous allons donc insister, nous allons nous battre, nous allons ouvrir les portes de l’avenir et en particulier, nous allons devoir nous fâcher très fort pour que le projet de loi que nous attendons depuis si longtemps aboutisse enfin, que ce projet dans lequel nous avons tellement investi par nos propositions, par notre action auprès du Parlement, puisse enfin se concrétiser. Cette loi ne doit plus être différée de report en report comme l’Arlésienne. Son application doit être immédiate et viable, avec des moyens indispensables sans aucun frein, sans être édulcorée, nous sommes défiants à l’égard des travaux parlementaires. Ce matin, si vous avez écouté les nouvelles du jour, vous avez entendu que la loi qui concerne les transports collectifs ne peut pas entrer en application parce que les décrets ne sont pas pris, c’est assez fréquent mais nous ne l’accepterons pas pour notre sujet.

 

Nous sommes bien placés pour comprendre la nécessité de cette loi, pour comprendre qu’il faut une dynamique d’adaptation à des besoins auxquels je faisais référence tout à l’heure, à des besoins croissants en quantité et en qualité. Nous ne resterons donc pas entravés, nous ne jouerons pas la mauvaise représentation qui pourrait s’intituler « Les invisibles et l’Arlésienne ». Concernant les réformes, plus les discours les avancent, plus les effets en reculent donc nous vous donnerons rendez-vous à la rentrée et vous demanderons une nouvelle fois, d’être présents. Merci de répondre présents dans une attitude positive pour des réformes en profondeur que non seulement nous acceptons mais que nous appelons.

 

J’insiste. Nous ferons cette mobilisation, cet appel parce que nous savons nous réformer aussi et nous allons en parler au long de la journée. La réforme doit être interne et externe à notre usage et à l’usage des autres. Ce sera ma conclusion. Je suis pour ma part lucide mais je suis optimiste. J’espère que vous avez aussi gardé l’optimisme du congrès, votre courage et je vous en remercie.

 

Bonne journée de travail.